Lorsque l’on parle d’indépendance on ne prétend pas avoir le rôle de libérateur, de guru ( il y en a suffisamment ) ou de futur dictateur. Nous sommes pour la démocratie directe des peuples et nous avons en abomination le culte de la personnalité .
Seulement certains aiment caricaturer notre discours en se cachant derrière une fausse posture critique, davantage nourrie par les aprioris que par la réflexion . On touche le summum de la mauvaise foi lorsque l’argument du pragmatisme, ou du chantage au moins pire, est invoqué. Qu’allons nous faire sans les investissement européens et sans les aides sociales ?
Avant de déconstruire ces fausses postures, il est important déjà de rappeler que si nous sommes dans le besoin aujourd’hui et que nous sommes des allocataires de la CAF cela n’est pas lié à une situation économique naturelle et normale . Cela est surtout du au fait que notre société a été désindustrialisée avec la départementalisation et qu’elle demeure soumise aux choix opérés pour l’ensemble national, d’où la tertiarisation de notre économie depuis les années 60 et d’où la constitution d’une économie de service peu porteuse en matière d’offre d’emplois.
Pourquoi affirmer que changer le cadre statutaire conduirait donc automatiquement à augmenter le chômage, si ce même chômage est créé par des choix opérés par l’Etat français, auquel sont strictement soumises nos collectivités locales ?
Nous disons que si nous étions une société industrialisée il y aurait moins de chômage. Et jusqu’à preuve du contraire les notions d’autonomie alimentaire, voir d’autosuffisance alimentaire sont bien plus facilement atteignables par des territoires peu peuplés dans des climats tropicaux , que n’importe quel pays de l’hémisphère nord soumis aux aléas des hivers connus dans les zones de climat tempéré.
Aussi faire comme ci la question du changement statutaire n’avait pas à être posée exprime malheureusement un profond malaise dans notre société… Ce silence imposé face à la nécessité de l’autodétermination de notre peuple, laisse sous-entendre que pour ses partisans la France où l’OTAN ( puisqu’il faut le rappeler la France et l’Union européenne sont soumises aux choix géopolitiques de l’OTAN ) sont des structures politiques éternelles alors qu’il s’agit en fait de territoire dotés de peu de ressources et ayant construit leur richesse par la prédation humaine et le pillage des ressources de l’actuel Sud Global. ( Cette réalité n’est jamais évoquée par ceux qui s’accrochent à La France!).
Pas de capitalisme sans commerce triangulaire ! Et aujourd’hui encore, sans ses anciennes colonies il n’y aurait pas le même niveau de devoppement en occident.Dans ces conditions avouons donc qu’il s’agit en fait d’une véritable posture sans fondements que de considérer la civilisation occidentale, éternellement au sommet du monde et à notre secours. Notons au passage qu’il s’agit de la même posture revendiquée par le suprématisme blanc à la différence que ce dernier a très bien conscience qu’il ruse et qu’il se moque du Monde en parlant de sa prétendue philanthropie.
Le malaise est encore entretenu lorsque certains parmi ces pseudos pragmatistes sont tout de même en train de haranguer les foules pour la défense de notre identité culturelle. Certains affichent une arrogance décomplexée face à leur semblables déculturés qu’ils insultent souvent d’aliénés sans voir leur propre aliénation à eux. Ils sont ceux qui veulent exister en clamant haut et fort qu’ils sont un peuple, dans un État qui pourtant leur refuse le droit d’exister en tant que peuple. Mais surtout, le plus dérangeant survient lorsque certains affirment qu’il ne faudrait pas parler de notre statut. Bien au contraire, ils défendent un statut quo colonial, tout en bénéficiant du prestige que leur donnent leur attitude populiste d’une lutte culturelle dépourvue de contenu politique. L’aliénation n’est jamais loin de la schizophrénie!
Bien que nous n’ayons jamais prétendu être sauvés de l’aliénation ( nos fameux gurus sont là pour le dire … Pour eux! ) , il convient quand même, sans vouloir en effectuer une liste exhaustive, de relever une dernière pépite en analysant le fond de la posture des extrémistes départementalistes . Ces derniers critiqueraient le fait que des Réunionnais réfléchissent depuis plusieurs décennies à leur avenir, à être plus autonomes voir à construire un État et une société plus juste et apaisée. Pour les chantres de la soumission, cette réflexion est à combattre avec des condamnations radicales ( surtout hystériques ) et réactionnaires. Il ne faut pas penser autrement parce que c’est mal !… Et nous remarquons même que le traitement reçu par le discours souverainiste réunionnais ressemble souvent aux bons vieux sermons de l’église garante de la bonne morale. Nous sommes davantage dans le registre manichéen du prétendu bien contre le mal que dans la construction d’une véritable conscience philosophique et politique.
Devant de telles allégations il est difficile de nous taire et de laisser la parole être encore bâillonnée au profit de la médiocrité des uns et de la domination des autres.
Nous appelons donc à la constitution de classes révolutionnaires dans chaque strates et espaces de notre pays, ou elles pourraient exister. Ces travailleurs pour l’édification d’une conscience nationale doivent nécessairement et radicalement avoir deux aspirations communes : l’anticolonialisme et le souverainisme.
Tant que nous ne nous unirons pas autour de ces deux principes, nous perdrons du temps et nous persisterons à nous conduire désarmés face à l’inévitable qui nous guette : Le renversement de l’occident par un monde multipolaire et la possible recolonisation par une autre puissance que la France .
Nous n’avons jamais dit que cette indépendance se gagnerait dans la précipitation d’un soulèvement immédiat, mais nous défendons un projet à construire avec maturité sur une durée réaliste et raisonnable.
Rényoné i vé vanz POU ZOT PÉI … Met ansamn pou nou dobout !
Ka-Ubuntu